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La satire et l’humour, nouvelles formes de contestation pacifique des intellectuels en Corée du Sud?

La satire et l’humour, nouvelles formes de contestation pacifique des intellectuels en Corée du Sud?


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En cet après midi du 30 mai 2012, à l’Université de Paris-Sorbonne, l’équipe des animateurs de l’émission Nanun Kkomsuda à Séoul est venue donner une conférence de presse pour les journalistes étrangers, ensuite rencontrer les Coréens de Paris et d’ailleurs venus les écouter et communiquer les nouvelles de vive voix de la Corée du Sud.
Trois des quatre animateurs,  Kim Ou-Joon , Choo Chin-Woo  et Kim Yong-Min  avant d’arriver à Paris, ont fait une tournée en Angleterre, en particulier, le 25 mai 2012 au King’s College de Londres et le 27 mai 2012 à l’Université d’Oxford. Le quatrième de l’équipe, est l’ancien député Jeon Bong-Ju qui séjourne actuellement en prison pour avoir dénoncé la corruption grandissante en Corée du Sud en particulier dans le milieu des affaires mais aussi au sein du gouvernement en place. Les correspondants de presse présents, après avoir écouté la présentation faite par M.Kim Ou-Joon, ont insisté pour connaître l’impact des échanges des trois journalistes coréens avec les citoyens et les médias anglais. Les trois, à tour de rôle, ont répondu qu’il est toujours intéressant de débattre avec “l’extérieur”, d’où ce tour en Europe, est non seulement nécessaire mais encore indispensable, leur apportant un souffle d’air nouveau. Ils avouent qu’ils sortent de plus en plus de la toile pour aller à la rencontre de la population, de manière à “vivre le contact au quotidien”. 
 
Ainsi, pour eux, l’Europe aussi subit les conséquences des crises économiques de 2008, mais en Corée du Sud, non seulement la crise économique perdure depuis la crise asiatique de 1997 mais encore le pays vit présentement une crise politique et sociale sans précédent. Dans le monde du travail, c’est une véritable épreuve de force qu’ont engagée les syndicats contre le gouvernement actuel à cause des répercussions des mesures de régressions sociales. Par ailleurs, la nouvelle loi sur le travail autorise les entreprises, en cas de conflit social, à remplacer les salariés grévistes par les intérimaires. Ceci a soulevé des grèves et des contestations de la part des travailleurs. Les syndicats redoutent que ces pouvoirs augmentés et concédés à l’Agence de sécurité nationale ne soient utilisés contre eux.  En même temps que Kim Yong-Min et Choo Chiu-Woo expliquent les évènements avec geste et humour, ils ironisent sur la personnalité de M. le président  qu’ils nomment “Sa Majesté” qui met autant de syndicalistes en prison que du temps des généraux-dictateurs. Invoquant la “survie nationale” du pays et la nécessité de mesure d’urgence dans le contexte de globalisation de l’économie, sa Majesté. le président affirme sa volonté de passer outre à la contestation. Ainsi les “inquisiteurs” de Nanun Kkomsuda ajoutent des détails grivois qui sont si invraisemblables que les gens se demandent s’il s’agit bien de la vérité. Et ces “scrutateurs” ont un talent inaccoutumé à révéler les faits que la salle rit avec eux. Avec la traduction, nous perdons un peu de cette saveur. Cependant la réalité est difficilement explicable mais leurs propos semblent fasciner l’assistance qui rie de bon cœur avec l’un ou l’autre de l’équipe. Surtout, lorsque Kim Yong Min souligne la situation de corruption en disant que le gouvernement préfère demander une forte amende plutôt que d’envoyer les coupables en prison. Il avoue que toute la vérité n’est pas bonne à dire mais pour se protéger d’éventuels ennuis judiciaires, il raconte qu’il vient “d’illusionner” la salle. Nouvel éclat de rire. Toutefois les révélations et les critiques contre la classe dominante permettent-elles un défoulement intellectuel? car ces trois hommes devenus les trois “enquêteurs” perspicaces décryptent et expriment la politique politicienne par le détour de la satire et de la simulation avec un grand talent. La traductrice m’a expliqué  que ce genre d’info-variété  s’inspire des émissions de distractions célèbres en Corée du Sud. Mais dans le cas présent, la cible est dirigée versus Sa majesté le président dont chacun des trois présentateurs exerce un rôle particulier. D’abord, le premier critique les propos tenus par Sa Majesté le Président, le deuxième révèle les dessous de la politique et le troisième complète la discussion en fournissant des détails d’une manière très incisive. Toutefois, dans l’état des choses actuelles, il semble que la population ait peur. L’ambiance est aussi à la chasse aux sorcières, suite à des arrestations arbitraires et à l’application de la Loi nationale de sécurité datant de 1948. Selon RFI , “en Corée du Sud, une loi datant de la guerre froide continue de punir sévèrement.  Sur le plan international, la situation se tend entre la Corée du Sud et ses voisins japonais et coréen du Nord. Ainsi, en juillet 2008, ripostant à la recommandation du ministère japonais de l’Éducation de mentionner dans les manuels scolaires comme faisant parties du territoire nippon les îles – baptisées Takeshima au Japon, Dokdo en Corée du Sud – la Corée du Sud rappelle son ambassadeur à Tokyo et annonce vouloir renoncer au principe d’une « diplomatie apaisée » avec son voisin. Vis-à-vis de la Corée du Nord, l’arrivée au pouvoir de Lee Myung-Bak se traduit par l’arrêt de la politique de rapprochement menée par ses prédécesseurs de centre gauche, avec la nomination d’un partisan de la ligne dure, Hyun In-Taek, au poste de ministre de l’Unification. En réaction, la Corée du Nord annonce en janvier 2009 qu’elle met fin à tous les accords passés avec la Corée du Sud, en 2000 et 2007, et au pacte de non-agression et de réconciliation de 1991. En 2010, les relations entre les deux pays se détériorent encore à la suite du torpillage (en mars) d’un navire de guerre sud-coréen par un sous-marin nord-coréen, une « attaque » niée par Pyongyang mais condamnée à l’unanimité – sans être attribuée officiellement à la Corée du Nord – par le Conseil de sécurité de l’ONU” .
Dans l’amphi-théâtre de Panthéon-Sorbonne, nous avons assisté à une véritable performance avec les trois présentateurs de Nanun Kkomsuda. Investigateurs, enquêteurs, inquisiteurs et scrutateurs des événements contemporains de leurs pays, ces intellectuels bravent chaque jour la colère de Sa Majesté le Président. Mais comme ils le disent, même à l’intérieur d’une prison, ils continueront à “inquiéter et énerver Sa Majesté le président” et à nouveau, à Séoul,  une fois par semaine, les trois hommes vont reprendre leur travail. En principe,  ils sont assis dans un studio loué, en riant, ils vont laisser échapper jurons occasionnels et à se moquer du chef de la Corée du Sud, le président Lee Myung-bak.

La satire versus un homme d’envergure, tel celui que la nation a choisi, est-elle une arme à double tranchant? ou la nouvelle mode désabusée de n’être plus en accord avec la démocratie à la coréenne? Que faire d’autre? Cette contestation ainsi mise en évidence va impacter sur les médias de la globalisation.  Un jour ou l’autre les Coréens vont arriver à leur fin car ils seront devenus dès lors des champions de la vertu en même temps qu’ils continueront d’allumer les chandelles de la contestation pacifique de la non violence à la Ghandi, à Suwon ou ailleurs.
                                                    Nguyen Dac Nhu-Mai 
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