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Sur la notion de « Gouvernance »

Sur la notion de « Gouvernance »






Théoriquement
la notion de gouvernance peut paraître anodine : elle ne qualifie
que le fait de gouverner et laisse entière la question de savoir qui
gouverne. Or c’est là la question fondamentale de notre époque :
qui a le pouvoir sur qui et sur quoi pouvoir des peuples ou pouvoir
sur les peuples, citoyens gouvernés ou gouvernants.



La
notion de citoyenneté définissant une participation aux affaires de
la cité, le citoyen ne peut être que gouvernant et parler de
citoyen gouverné est une contradiction. C’est toute la question de
la démo-cratie, pouvoir du peuple.




Il
n’a d’ailleurs pas été possible de ne pas reprendre dans l’article
3 de la constitution de 1958, même si elle en organise tout le
contraire, la formulation de celle de 1946 : « 
la
souveraineté nationale appartient au peuple français qui l’exerce
par ses représentants 
»
(et non pas « 
dont
les représentants l’exercent 
»)
et dans l’article 72 : « 
Les
collectivités territoriales s’administrent librement par leurs
conseils élus 
»
(et non pas « 
sont
administrées libremen par leurs conseils élus 
»).




Et,
au plan international, le Préambule de la Charte des Nations Unies,
qui en définit la philosophie, en proclamant « 
Nous
Peuples des Nations Unies…….avons décidé d’unir nos
efforts…..En conséquence nos gouvernements…. »,
met
le pouvoir entre les mains des peuples dont les Etats ne sont que les
modes d’auto-administration et de représentation. L’ONU est alors le
lieu où ils « unissent leurs efforts, dans une logique
universaliste et égalitaire de coopération « horizontale’.




Mais
force est de constater que quand aujourd’hui on voit parler de
« gouvernance », il s’agit tout au contraire d’une notion
« verticale » tendant à donner à l’ONU le pouvoir d’une
autorité centrale elle-même composée de représentants des Etats
eux-mêmes instruments de gouvernance autoritaire sur leurs peuples
respectifs, la « démocratie » réduite aux élections
n’étant qu’une façade de délégation de ce pouvoir pour en assurer
une prétendue légitimité.




Et
c’est ainsi que l’UNESCO organisait voici quelque trois ans un Forum
des ONG sur « la gouvernance mondiale et la société civile ».
A cette occasion a été posée la question de savoir quelle était
donc cette « société civile » au regard de quelle
société non civile. Clairement, cela recouvre l’idée d’une
extranéité au peuple gouverné d’un Etat gouvernant, et ici
transposé au plan international par la perversion de l’ONU comme
instrument de gouvernement mondial, ce qui pose aussitôt la question
« pour le compte de qui ?




Il
n’est que trop évident que cela procède de la récupération de
l’ONU, qui aux termes de la Charte est révolutionnairement un
instrument de coopération de peuples libres souverains et égaux,
pour en faire un instrument de la vieille logique de pouvoir sur les
peuples. Et cela commande la plus grande vigilance, quelles que
soient leurs bonnes intentions, à l’égard des campagnes pour une
réforme de l’organisation (pour lui donner une meilleure
gouvernance) ou pour sa « démocratisation », ce qui
revient encore à la traiter comme un Etat, avec son gouvernement son
parlement et son organisation judiciaire; En effet, à l’opposé
de.la Charte dont le mérite est de prendre en compte le fait que
s’il y a une population mondiale elle est faite de peuples différents
se devant respect mutuel, cela procéderait d’une homogénéisation
de la population mondiale, avec le caractère illusoire d’une
capacité de pouvoir commun et d’impact efficace d’en bas sur un
pouvoir central, au contraire offert à être l’instrument de
puissances dominantes.




La
réponse est dans la notion même de démocratie, qui ne peut pas
être déléguée mais seulement exercée. « Démocratie »
veut dire « pouvoir du peuple ». D’où le combat pour
donner à la démocratie tout son contenu de souveraineté populaire,
qui n’a rien à voir avec le populisme, qui consiste à flatter le
peuple pour qu’il abdique entre les mains d’un chef ou d’une
oligarchie, au sens où « les grenouilles demandent un roi »
et choisisse simplement par qui être gouverné, prétendument en son
nom;




La
notion de souveraineté populaire a nourri toutes les batailles du
19è siècle contre la confiscation de la révolution de 1789 par la
bourgeoisie. Elle ne s’accomode pas de la délégation de pouvoir, ni
de sa limitation à des élections, nécessaires car la démocratie
directe est impossible et la représentation est incontournable, mais
elles doivent consister à choisir des élus non pour leur
transmettre le pouvoir, mais pour se donner des instruments
d’exercice permanent de ce pouvoir.




Cela
conduit à ne pas se satisfaire de la notion de « démocratie
participative » qui laisse la place à une réduction du
pouvoir des citoyens à une consultation par des détenteurs
effectifs d’un pouvoir confisqué.




Il
reste que la souveraineté populaire ne peut reposer sur une vertu
spontanée de la sagesse populaire, et suppose une démocratisation
de l’éducation, de la formation citoyenne, et des moyens
d’information.




Retenons
simplement que la notion de gouvernance y tourne le dos et y fait
obstacle.




Roland Weyl



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