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L’Europe enfin présente dans les débats politiques nationaux

L’Europe enfin présente dans les débats
politiques nationau
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Bernard Cassen | Secrétaire général de Mémoire des luttes, président d’honneur d’Attac

  

 

Chaque année, en moyenne, des élections
législatives ont lieu dans 5 ou 6 Etats membres de l’Union européenne (UE).
Dans la mesure où, dans les pays qui la composent, trois quarts des lois sont
la simple transposition en droit national d’actes législatifs décidés au niveau
communautaire, la logique voudrait que les politiques européennes soient
partout au cœur des débats électoraux. Or cela n’a jamais vrai
ment été le cas
jusqu’à ce jour
.

 

 

Les partis de gouvernement, qu’ils se
réclament de la droite ou de la social-démocratie, ont en effet réussi le tour
de force de « sanctuariser » les politiques de l’UE en les mettant hors de
portée du vote des citoyens. Dans la plupart des cas, ces politiques font
seulement l’objet de vagues incantations en faveur d’une Europe plus «
démocratique » ou plus « sociale ». Ce qui n’engage à rien et permet de
préserver l’assurance tous risques que constituent les traités contre toute
remise en cause de l’orientation néolibérale de l’UE. Cette situation pourrait
cependant se modifier à l’occasion de deux scrutins : fin avril ou début mai,
les élections législatives anticipées en Grèce ; le 22 avril, le premier tour
de l’élection présidentielle en France.

 

 

En Grèce, on s’attend à une déroute
historique du Parti socialiste local, le PASOK, et à la victoire de la Nouvelle
démocratie (droite), mais avec seulement une majorité relative. Un scénario à
première vue comparable à celui de l’Espagne où, le 20 novembre dernier, le
PSOE a subi une lourde défaite et cédé le pouvoir au Parti populaire (PP) de
Mariano Rajoy. La différence entre les deux pays est l’existence, en Grèce, de
trois forces de gauche catégoriquement opposées aux plans de « sauvetage »
européens qui conduisent le pays au chaos social : le Parti communiste (KKE) ;
la Coalition de la gauche radicale (Syriza) dont la principale composante est
le Synaspismos ; et la Gauche démocrate (Dimar). A elles trois – si l’on en
croit les sondages – ces forces pourraient obtenir plus de 40 % des suffrages.
Même désunies, elles pourraient contraindre le futur gouvernement à prendre ses
distances avec les politiques de l’UE et de la zone euro.

 

 

C’est cependant en France que la présence
de la question européenne dans le débat électoral est la plus significative.
Elle est même la première des priorités pour deux candidats : Nicolas
Dupont-Aignan et Marine Le Pen, qui réclament la sortie de la France de l’UE et
de la zone euro. Elle occupe une large place dans le discours de Jean-Luc
Mélenchon qui préconise un protectionnisme européen et revendique le droit de
désobéir aux directives néolibérales de Bruxelles.

 

Plus surprenant : François Hollande, candidat
d’un parti aussi inconditionnellement européiste que le Parti socialiste, a
annoncé que, s’il est élu, il ne ferait pas ratifier, en l’état, le traité sur
la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) dans l’Union économique
et monétaire signé par 25 Etats. Quant à Nicolas Sarkozy, que l’on sait capable
de dire n’importe quoi et son contraire pour rester au pouvoir, il exige la
renégociation des accords de Schengen, ainsi que des mesures de protection
commerciale.

 

Même si l’on peut douter de la sincérité de
certains candidats quand ils critiquent les politiques néolibérales de l’UE, la
question européenne fait désormais pleinement partie du débat politique
français. On ne peut que se féliciter de cette évolution et espérer qu’elle se
produira également dans les autres pays. C’est la seule manière d’empêcher que
l’idée d’Europe soit totalement discréditée par les politiques européennes.

 

 

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